Éducation Thérapeutique du patient (ETP)

Séance 3

Travail à distance en préparation de la séance 4

Avant de débuter, prenez le temps de lire le résumé de la séance.
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Exercice n°1

Voici un tableau reprenant les 4 lobes cerebraux et les fonctions cognitives associées à ces lobes.
Rangez les actions figurant en haut du tableau dans le carré gris en bas de chaque colonne selon les fonctions cognitives auxquelles elles correspondent.

ATTENTION, vous pouvez ranger les actions dans plusieurs colonnes si plusieurs lobes sont concernés par une action !

Exemple :
– Me repérer sur un plan >> lobe pariétal et lobe occipital
– Apprendre une leçon >> lobe pariétal et lobe temporal
– Jouer au foot >> lobe temporal, lobe frontal et lobe pariétal

A vous de jouer !!

Exercice n°2

Voici un cerveau découpé en six parties, dont les 4 lobes que nous avons vus en séance. 

Cliquez sur le nom des lobes et faites-les glisser dans le cadre correspondant.

Ensuite, rangez les situations suivantes (des « situations cognitives ») mises en jeu en ETP aux bons endroits du cerveau.

Exercice n°3

Visualisez la vidéo de Suzanne.

Nous avons déjà regardé cette vidéo ensemble. Nous avons identifié en séance les difficultés cognitives de Suzanne.

A présent, concentrez-vous sur les difficultés psychiques que pourrait ressentir Suzanne. Regardez bien la vidéo et entourez ensuite les difficultés qui selon vous sont causes de souffrance émotionnelle pour Suzanne.

Rappel du texte de la vidéo

Bonjour, je m’appelle Suzanne, j’ai 18 ans. Depuis que je suis petite, j’adore cuisiner. C’est ma grand-mère qui m’a appris à faire des gâteaux, elle est très douée. Elle me gardait beaucoup quand j’étais petite parce que j’étais souvent malade. Entre les otites, les rhumes, mes rendez-vous chez le médecin, l’orthophoniste et la psychomotricienne, mes parents ne pouvaient pas toujours être disponibles, ils travaillent tous les deux. Ma grand-mère elle adorait aussi cuisiner et surtout elle était patiente avec moi. C’est vrai que j’avais tendance à tout faire tomber. On m’appelait « Madame Catastrophe » quand j’étais petite. Quand j’aidais à mettre la table, j’arrivais toujours à casser un verre. Ça faisait rire tout le monde, mais je voyais bien que parfois ma famille en avait un peu assez aussi. La cuisine c’était vraiment quelque chose que j’adorais. D’ailleurs j’ai même commencé un CAP de cuisine. J’aimerais bien pouvoir devenir aide cantinière dans une école. Mes premiers stages se sont plutôt bien passés.

Le problème c’est que depuis quelques mois, je n’ai plus du tout envie de cuisiner. Je ne sais pas pourquoi, je me sens fatiguée, tout est plus difficile à faire et je n’arrive plus à me motiver. Je dors mal, je n’ai plus envie d’aller en cours. De toute façon, j’ai du mal à me faire des amis en classe. J’ai l’impression qu’on ne m’aime pas je n’arrive pas à m’intégrer dans les groupes. Et puis je dois prendre un bus puis un métro pour aller en cours et depuis quelques temps ça m’angoisse, je n’arrive plus à prendre le métro seule. Je ne comprends pas trop ce qu’il m’arrive. En plus, ma sœur Madeleine qui a 15 ans elle, elle réussit tout. Elle a de bonnes notes au lycée, elle veut devenir journaliste comme mon papa. Elle est hyper forte en gym, elle fait même des compétitions. Elle est jolie, elle a plein d’amies et a même un petit-ami. Je sais que mes parents essayent de ne pas me comparer à elle mais moi je me compare. Je me dis qu’elle a de la chance elle, elle n’est pas malade. Ah oui parce que j’ai oublié de vous dire mais je suis malade. On m’a dit que j’avais un « trouble du neuro-développement » – en toute sincérité, je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Mon médecin m’a dit que mon cerveau avait du mal à fonctionner c’est pour ça que j’avais des difficultés pour apprendre à l’école et pour gérer mes émotions. Il y a 3 ans, j’ai fait des tests génétiques qui ont montré que j’étais porteuse d’une mutation génétique ; un truc avec des chiffres et des lettres genre 13p29 ou 22q56 je ne sais plus mais en tout cas ce serait ça le problème chez moi.

Bref, je voulais vous raconter quelque chose qui s’est passé dernièrement à la maison. Comme je ne vais plus en cours, je passe mon temps à la maison toute seule. Je regarde des séries, je vais sur instagram. Ça me déprime un peu de voir que les gens de mon âge ont des supers vies. Je sais que ce sont les réseaux sociaux et que ce n’est pas la vraie vie, comme me le répètent mes parents. Mais bon… En tout cas, ça me fait passer le temps. Mes parents ça les énerve que je ne fasse pas grand-chose, ils me disent que je ne suis pas « autonome ». Je les sens un peu épuisés de devoir toujours m’aider, ils ont l’air désespérés par mon manque de motivation en ce moment. Alors un jour, j’ai essayé de me motiver. Je me suis dit que j’allais cuisiner à nouveau pour leur faire plaisir. Je me suis donc lancée dans la préparation du dîner avec la célèbre tarte de grand-mère ! Ils allaient être trop contents.

Bon, ça ne commençait pas bien, je ne me souvenais plus de la recette. Heureusement je me suis souvenue que ma grand-mère m’avait offert un livre de cuisine à noël. Pour la recette, je vois qu’il faut prendre des œufs, de la farine et du beurre. Je n’ai jamais été très douée pour calculer les doses. 4 œufs je peux les compter sur mes doigts mais 125g de beurre je ne vois même pas à quoi ça correspond. Tant pis je ferai un peu au pif, du beurre ça ne fait pas de mal 😊. Et puis là c’est le drame, en cherchant la farine, je fais tomber le sucre et mes œufs – je vous avais dit que j’étais une catastrophe ambulante. J’en ai plein sur moi, mon pantalon est recouvert d’œufs. Je décide donc d’aller me changer dans ma chambre.

Quand j’arrive dans ma chambre, je vois que je n’ai pas rempli mon dossier MDPH pour demain, j’ai rendez-vous avec l’assistante sociale. Je commence à regarder. J’ai du mal à savoir où remplir, je ne sais pas par où commencer, en plus j’écris mal, je fais des ratures ; mon dossier ne ressemble plus à rien. J’ai envie de pleurer, ça me décourage je commence à m’angoisser. La psychologue que je vois depuis que je ne vais plus en cours, m’a dit que quand je commençais à stresser il fallait que je trouve quelque chose pour me rassurer et que je respire. Je décide donc de me mettre sur mon lit avec mes écouteurs. J’écoute de la musique ça me fait du bien, ça me calme.

Tout d’un coup, j’entends quelqu’un hurler « Suzaaaaaaannne ». C’est ma mère, elle est rentrée du travail. Elle arrive dans ma chambre, s’énervant parce que la cuisine est sans dessus dessous, qu’il y a de la farine partout et que « comme d’habitude » je suis sur mon lit à ne rien faire. Elle s’énerve, je m’énerve, je pleure, elle part de la chambre. Je n’arrive jamais à m’exprimer. Je n’ai pas réussi à lui dire qu’en fait – à la base – je voulais lui faire plaisir et lui montrer que j’étais « autonome ».

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